Pour conclure cette série entourant les modalités qui composent le cadre conceptuel de mon mémoire, je fais recours au concept d’altérité afin de mieux comprendre le regard de l’Autre véhiculé dans la pensée de Fanon et d’expliciter le rapport créé entre le colonisé, « l’indigène », et le colonisateur. Alors que ce concept est utilisé dans plusieurs champs d’études et s’intègre à travers multiples définitions, je vais cependant mobiliser le concept d’altérité « socioéconomique » développé par l’écrivain Phillipe Gervais-Lambony. L’analyse qu’il fait de l’altérité se développe à travers la marginalisation socio-économique des individus dans une société. En ce sens, il analyse les « marginalisés », les « sans-pouvoirs », les « violentés » et les exploités[1].
Sur cette observation de l’Autre, je compte non seulement analyser le rapport entre dominant et dominé dans le contexte colonial, mais également l’évolution du statut et du rôle des femmes algériennes, avant et pendant la Guerre d’Algérie. En effet, leurs rapport socio-économique dans la société décolonisée et le mode de gouvernement de l’élite politique sont causes et conséquences de l’alternance de son statut sociétaire. Je considère ici que ces éléments sont interconnectés ! À travers ce concept, je vais étudier refoulement de son émancipation et des libertés acquises durant la guerre d’indépendance en tant que combattantes ou de participantes logistiques.
[1] Gervais-Lambony Philippe et Frédéric Dufaux, « Justice… spatiale ! », Annales de géographie, n° 665-666, janv. 2009, p. 5-6.
0 commentaire sur “Cadre conceptuel III – L’altérité”Ajoutez le votre →